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Plantes créoles biopesticides

PLANTES CREOLES CONTRE LES ENNEMIS DES CULTURES

 

Biopesticide naturel

Définition :Tout produit phytosanitaire issu d’un organisme vivant (plante ou micro-organisme) ou d’un sous-produit brut de cet organisme (extraits de plante ou toxines de bactérie) qui a la particularité de supprimer ou limiter les ennemis des cultures tout en respectant l’environnement.

D’origine bactérienne (Bacillus thuringiensis), végétale ou animale

Non dangereux pour l’homme, moins rémanents dans le sol que les produits de synthèse, garant de la biodiversité

Recours au monde végétal  indispensable en agriculture biologique

IL EXISTE UN FORT REGAIN D’INTERET POUR LES EXTRAITS VEGETAUX CEPENDANT LA RÉGLEMENTATION EN VIGUEUR SUR LES PRODUITS PHYTOPHARMACEUTIQUES (Directive 91/414/CEE) NE PREVOIT PAS DE MISE SUR LE MARCHE SPECIFIQUE A CES PRODUITS.

TRES FORT POTENTIEL TECHNIQUE ET COMMERCIAL NON EXPLOITES DES BIOPESTICIDES QUI RESTE ACTUELLEMENT FREINE PAR LA REGLEMENTATION ET LES PROCEDURES DE MISE SUR LE MARCHÉ (Seul extrait végétal biopesticide autorisé en France : le pyrèthre PIRIGRAIN BIO (25 g/l) (traitement des produits récoltés)

 

Quelques recommandations en agriculture biologique

 

L’interdiction d’employer des fertilisants chimiques impose d’améliorer la structure du sol et de privilégier certaines actions :

 

Un amendement organique suffisant

Le sol doit être amélioré par un amendement organique suffisant car en agriculture biologique, la fertilisation du sol est soumise à la minéralisation de la matière organique par les micro-organismes présents dans le sol afin de la rendre assimilable par les plantes.

L’ajout de compost est indispensable (par exemple : fumier de mouton ou de volaille mélangé à de la bagasse ancienne à la proportion de 1/5). On peut aussi incorporer au sol des engrais verts (Légumineuses de préférence car sources d’azote). Le compost est prêt quand il est foncé, homogène, friable et que l’intérieur n’est plus brûlant, ce qui peut prendre quelques semaines.

Il existe des activateurs naturels de compost que vous pouvez préparer vous-même comme le purin de consoude. Des « mauvaises herbes » sont utiles comme engrais vert. Elles peuvent être enfouies dans la terre pour contribuer à enrichir le sol en éléments fertilisants après leur décomposition.

En culture à grande échelle, l’apport de compost se fait à raison de 10 à 20 tonnes/ha/an au pied des plants. Des fertilisants autorisés en AB peuvent être ajoutés (Sulpomag, Orga10bio, guano…).

 

Un travail léger du sol

Le sol ne doit pas être labouré mais travaillé de façon légère à la grelinette ou tout autre outil comme la fourche-bêche qui permet d’aérer le sol sans le retourner. Ainsi, les couches superficielles du sol sont respectées, celles qui accueillent les micro-organismes qui fabriquent l’humus.

Afin de minimiser l’érosion du sol et améliorer le drainage il est nécessaire de surélever les billons.

 

Un sol protégé par des végétaux

Ne laissez pas le sol nu mais protégez la terre avec des paillis, des feuilles mortes, du compost, de la paille, des tontes de pelouse ou des déchets de plantes. Arrosez le sol avant de placer le paillis pour faciliter sa décomposition. Une technique intéressante et économe en eau consiste à épandre sur le sol du BRF (bois raméal fragmenté < 7 cm), résidus de broyages des rameaux de bois d’arbres (sauf de résineux). Une couche régulière de BRF de 3 cm suffit. L’avantage est que ce compostage en surface ou mulch se transforme progressivement en engrais bio et améliore rapidement la structure de la terre tout en assurant une protection efficace contre les mauvaises herbes et la sécheresse.

Certaines plantes « invasives » sont utilisées comme couvre-sols, comme le petit mouron ou mouron blanc (Drymaria cordata). Son emploi est recommandé dans les bananeraies car il fournit un couvert dense et homogène en limitant l’envahissement des plantations par d’autres plantes adventices. Il protège le sol en limitant l’érosion, améliore la gestion de l’eau et la biodiversité, notamment la faune auxiliaire. Il présente l’avantage de ne pas présenter dans ses racines le principal nématode du bananier. D’autres plantes locales, comme l’impatience, l’herbe grasse, le chiendent, le graine-en-bas-feuille, le paroka, le chacha, le trèfle savane, l’herbe soleil, le pied-poule, le pois sabre, peuvent être employées comme couvre-sol dans les bananeraies. Toutes ces plantes permettent de contrôler les adventices sans apports d’herbicides et d’améliorer la qualité du sol sans apports ou en limitant les engrais.

 

Nourrir la faune auxiliaire

Les herbes spontanées attirent les petits animaux amis du jardinier, les coccinelles, les abeilles, les papillons, les oiseaux, les insectes pollinisateurs.

Plutôt qu’à se battre contre la nature, apprenons à la connaître et à en profiter. Et rendons hommages à ces belles subversives, apprenons à aimer ce qui nous dérange.

 

Des plantes créoles pour contrer les ennemis des cultures 

 

Plus de 200 plantes créoles offrent des moyens biologiques de lutte contre les parasites végétaux des cultures. Pour n’en citer que quelques-unes : abricot-pays, pervenche de Madagascar, coton, ricin, noix de cajou, herbe de Guinée, malnommée, tamarin bâtard, datura, lilas-pays, neem, quassia, congo lala, gombo, pois sabre, cha-cha.

Les plantes peuvent être utilisées de 3 façons :

- pour éloigner les prédateurs avec des plantes aromatiques insectifuges : les plantes compagnes

- pour fortifier la plantation et augmenter la résistance aux organismes nuisibles et aux maladies

- pour traiter la plantation lorsqu’elle est victime de maladie ou d’infestation parasitaire ; traitez-les de préférence avec des produits naturels biologiques, respectueux de l’environnement et de la santé humaine.

Les plantes compagnes

 

La culture associée, basée sur le principe des plantes compagnes, fait partie des bases de la culture biologique. Il est possible d’utiliser plusieurs plantes, principalement aromatiques pour  repousser les insectes nuisibles et protéger les plantations. Il ne faut donc pas hésiter à en mettre un peu partout dans la plantation.

Les plantes très odorantes, riches en huiles essentielles, comme l’ail, l’anis (aneth), le basilic, la menthe, la menthe glaciale, l’arada, l’absinthe, la citronnelle, le gros thym, le doliprane, l’efferalgan, le gros baume agissent comme insectifuge et peuvent être plantées pour éviter les attaques d’insectes nuisibles. Concernant l’absinthe, évitez de la planter dans un potager en raison de son effet allélopathique (empêche les autres plantes de pousser)

Par exemple, la menthe éloigne les piérides du chou, les altises

D'autres sont des pièges naturels pour attirer les insectes auxiliaires (capucine, quina).

N’hésitez pas à mélanger les espèces de plantes pour mieux prévenir l’apparition de maladies et d’insectes indésirables et éviter de recourir à des traitements chimiques.

 

Des purins naturels biodégradables

On peut utiliser des purins de diverses plantes (absinthe, consoude, tanaisie…). Ils sont très efficaces en prévention et en traitement contre les insectes. Ils s’appliquent par pulvérisation sur les feuillages et peuvent servir d’engrais lorsqu’ils sont versés au pied des plantes car ils sont riches en azote.

Plusieurs plantes créoles permettent de fabriquer des purins (extraits fermentés) insectifuges (répulsifs), fongicides (qui tuent les champignons parasites) ou fertilisants.

Les purins sont toujours des macérations fermentées préparées avec des plantes fraiches, à utiliser diluées. Employez environ 1 kilo de feuilles vertes hachées dans 10 litres d'eau, de pluie de préférence. Couvrez, brassez de temps en temps. L'odeur qui se dégage est désagréable mais normale. Une à deux semaines après, quand il n'y a plus d’écume en surface, filtrez la macération (passoire, collant ou tissu). Stocker le purin pur dans des récipients opaques, hermétiques à l’abri de la chaleur.

La dilution du purin dépend de son utilisation :

- comme fertilisant du sol avant la plantation ou en arrosage au pied des plantes (dilution à 10 % ou 20% : 1 litre de préparation pour 10 ou 5 litres d’eau)

- comme fortifiant et en prévention des maladies et nuisibles en pulvérisation directe sur le feuillage (dilution à 5% : 1 litre de préparation pour 20 litres d’eau).

Le résidu solide peut être ajouté sur le tas de compost comme activateur.

Le purin de consoude (Symphytum officinale), riche en éléments minéraux, notamment azote et potasse, est revitalisant, fertilisant et efficace pour prévenir les maladies cryptogamiques.

Le purin d’absinthe est Insecticide contre le carpocapse (dilué à 10%), et est actif non dilué contre les chenilles, les fourmis, les piérides, les puces de terre, les pucerons et les thrips ; il est insectifuge contre les mouches et répulsif contre les limaces.

Le purin de menthe/mélisse est utile contre les fourmis et les pucerons.

Le purin d’ortie (Laportea aestuans, l’ortie tropicale) est répulsif contre les acariens et les pucerons, fongicide et c’est un excellent activateur de croissance grâce à sa richesse en sels minéraux.

Le purin de plantain, riche en calcium et potassium, sert à stimuler la croissance et à fertiliser ; il est utile contre les moisissures.

Le purin de sureau est préparé en faisant macérer pendant 3 jours 1 kg de feuilles, tiges et fleurs dans 10 litres d’eau. Filtrez et utilisez ce purin non dilué contre les pucerons, les thrips, les chenilles, les altises et les rongeurs.

 

Certains mélanges ont fait leur preuve en prévention pour dynamiser et reminéraliser comme l’association de consoude, d’ortie et de prêle. L’ajout de savon noir comme mouillant est conseillé pour améliorer la pulvérisation.

Vous pouvez atténuer l’odeur des purins en versant une poignée de brisée (Lippia alba) dans la préparation. Les purins se conservent plusieurs semaines dans des bidons fermés et remplis au ras bord, à l’abri de la lumière.

 

Les préparations biopesticides

 

Les plantes produisent des substances actives ayant des propriétés insecticides, antiseptiques ou régulatrices de la croissance des plantes et des insectes.

Les plantes créoles permettent d'élaborer des préparations biopesticides pour protéger les cultures des insectes ravageurs. N'hésitez pas à expérimenter de nouvelles plantes, les extraits végétaux obtenus respectent l'environnement et l'équilibre du sol, sans nuire aux auxiliaires et pollinisateurs, contrairement aux pesticides de synthèse.

Abricot-pays (Mammea americana) : pucerons, fourmis manioc (macération des graines à 10 g/l)

Absinthe : fourmis, pucerons, acariens, chenilles, limaces (décoction des feuilles : 100 g/l diluée dans 10 fois son volume d’eau, purin des feuilles)

Ail : maladies cryptogamiques (maladies dues aux champignons), pucerons, araignées rouges (infusion à 10 g/l ou macération huileuse 100 g d’ail haché macéré 12 h dans 2 cuillerées à soupe d’huile puis dilué dans 1 litre d’eau)

Arada (Petiveria alliacea) : charançon de la patate douce, scolyte du café, certains acariens comme la tique Boophilus microplus (décoction de la racine)

Arbre à soie (Calotropis procera) : termites, mouches (feuille, latex)

Armoise : pucerons, limaces (infusion des parties aériennes à 20 g/l)

Armoise ti pompon (Acalypha arvensis) : pucerons, limaçes (infusion des parties aériennes à 30 g/l)

Basilic : pucerons, termites (infusion des feuilles ou parties aériennes à 30 g/l)

Bois noyer (Picrasma excelsa)

Macération écorce à 30 g/l (pendant 24 h) , faire bouillir 1 heure. Vaporiser sur les plantations.

Bois volcan (Hyptis verticillata) : L’extrait de la plante peut être pulvérisé sur les plants de patates douces car il est actif sur son principal parasite (Cylas formicarius). Remplissez un récipient – arrosoir ou fût – avec les tiges feuillées à raison de 1 kg de plantes fraîche pour 10 litres d’eau. Couvrez d’eau, de préférence de pluie, et laissez macérer une semaine en remuant la préparation de temps en temps. Diluez fortement avant utilisation : 10 à 20 parties d’eau pour une partie de macération.

Citronnelle (Cymbopogon citratus): pucerons, acariens (infusion des feuilles)

Consoude : pucerons (purin des feuilles à 1 kg/10 l)

Corossol : pucerons, chenilles (décoction des graines)

Coton : pucerons (décoction des graines)

Glicéria (Gliricidia sepium): punaises, fourmis (plante entière)

Gros baume (Hyptis suaveolens) : pucerons, thrips (feuilles)

Gros thym : fourmis manioc (feuilles)

Herbe aiguille (Bidens pilosa) : moustiques (dont Aedes), insectes suceurs, termites (plante entière, graines matures)

Herbe à femme (Ageratum conyzoides) : larves du moustique Aedes aegypti vecteur de la dengue

Herbe à vers (Chenopodium ambrosioides): insectes suceurs, pucerons, cicadelles, mouches blanches (aleurodes), mites, termites (parties aériennes)

Lilas-pays (Melia azedarach) : cousin du neem actif sur les maladies cryptogamiques et sur de nombreux insectes, charançon du bananier,  blattes, punaises, termites, moustiques dont l’Aedes aegypti vecteur de la dengue (graines, feuilles)

Médecinier béni (Jatropha curcas) : pucerons (graines)

Menthe : fourmis, altises, acariens, doryphores, maladies cryptogamiques (Ceratoscystis) (infusion des feuilles à 30 g/l, purin)

Neem (Azadirachta indica) : les graines sont actives sur près de 300 espèces (insectes, acariens, champignons, nématodes, bactéries, virus) charançon du bananier, pucerons, mouches blanches et moustiques inclus dont l’Aedes aegypti vecteur de la dengue (graines séchées broyées finement en suspension aqueuse, feuille mais efficacité inférieure). Lutte contre les maladies : Oïdium· Botrytis· Alternania· Verticiliose· Fusariose· Phomopsis· Rhizoctone de la pomme de terre

HUILE DE NEEM EST LE BIOPESTICIDE D’ORIGINE VÉGÉTALE LE PLUS UTILISÉ

 

La recette d’une solution à vaporiser, extraite de graines de neem, pour protéger vos cultures des insectes ravageurs: Ramassez, faites sécher et gardez soigneusement les graines. Si vous voulez préparer 10 litres de solution à vaporiser, broyez au mixeur 10 poignées doubles de graines jusqu’à obtenir une poudre grossière. Mélangez cette poudre avec 10 litres d’eau. Remuez bien le mélange. Laissez-le bien couvert toute la nuit. Le jour suivant, filtrez le mélange à travers un tissu. Utilisez la solution à vaporisez sur vos cultures.

Traiter régulièrement les plants pour maintenir une couverture constante en neem sur l’ensemble des parties de la plante car utilisés comme répulsifs.

Ne jetez pas les restes de la pulpe, c’est un bon engrais ; ajoutez-le au sol ou au compost.

 

 

Piment : pucerons et autres insectes suceurs (infusion ou macération des fruits à 30 g/l) sauf jeunes plants.

Pomme couli , margose (Momordica charantia) : pucerons, nématodes, larves de moustiques (feuilles)

Quina (Quassia amara) : ARBRE D’AMERIQUE TROPICALE DONT EST EXTRAITE LA QUASSINE UN INSECTICIDE QUI A MONTRE UNE FAIBLE TOXICITE POUR L’HOMME ET POUR LES INSECTES UTILES

actif contre les insectes suceurs comme les pucerons, les cochenilles, les mouches blanches (aleurodes), les acariens, les chenilles, les moustiques, les termites (macération de l’écorce ou du bois) 
: faites macérer 2 à 3 jours 30 g d’écorce ou de copeaux dans 1 litre d'eau (ou décoction 30 mn). Diluez dans 2 litres d’eau et utilisez en pulvérisation mélangé ou non à 1% de savon de Marseille. Inconvénient : persistance du goût très amer d’où un délai minimum de 7 jours avant récolte. Quelques copeaux du bois de quina dans les bassins tuent les larves de moustiques dont l’Aedes aegypti vecteur de la dengue et ce, sans problème pour les oiseaux et les poissons.

Safran-pays : pucerons, acariens (rhizomes)

Sureau : pucerons, altises, thrips, chenilles (décoction ou purin des feuilles)

Tabac : pucerons, cochenilles, thrips, chenilles (feuilles)

Tanaisie, menthe glaciale (Tanacetum vulgare) : maladies cryptogamiques, aleurodes, altises,  pucerons, chenilles, fourmis (infusion ou décoction des parties aériennes à 40 g/l)

Thé-pays (Capraria biflora): charançons de la patate douce (Cylas formicarius) (parties aériennes)

Verveine caraïbe (Stachytarpheta jamaicensis) : moustiques Aedes aegypti, vecteurs de la dengue (feuilles).

 

Utilisez en spray sur les plantes infestées une fois par semaine tôt le matin ou en fin de journée et une fois par mois en prévention fongique et insectifuge.

Choisissez toujours un jour sans vent et sec pour traiter. En cas de pluie, vaporisez 3 fois par semaine.

Pour lutter contre les fourmis manioc (Acromyrmex octospnosus), vous pouvez disposer près de leur passage, de la pulpe de calebasse (Crescente cujete) fermentée deux jours. Les fourmis en raffolent et emportent des fragments de pulpe, qui perturbent le champignon qu'elles cultivent. Les feuilles de pois sabre (Canavalia ensiformis) permettent de contrôler les fourmis défoliatrices (fourmis coupeuses).

AUTRE PRODUIT NATUREL :

RÉPANDRE DES FEUILLES DE TOMATE BROYEES (acariens, piéride du chou)

POIVRE DE CAYENNE + CLOUS DE GIROFLE

HUILE DE RICIN : insecticide, fongicide (pucerons…)

 

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